Ces derniers jours des fausses informations sur la tour à flux de Yangambi circulent au sein de l’opinion de la province de Tshopo comme quoi la vague de chaleur vécue ces jours serait dûe à la présence de cette tour dans cette région.
C’est dans cette optique que le directeur provincial de l’institut national pour les recherches agronomiques INERA Yangambi, le chef de travaux Dieu merci Assumani a remis les pendules à l’heure en donnant les explications sur l’historique de la tour à flux mais aussi l’origine de vague de chaleur observée ces jours, qui d’ailleurs n’est pas propre à la Tshopo. C’était au cours d’un point de presse tenu ce samedi 18 mai 2024 à l’hôtel Congo Palace ici à Kisangani.
Pour le directeur provincial de l’Inera Yangambi, installé en 2020, la tour à flux est un instrument qui permet de mesurer la quantité de carbone séquestré par la forêt et la quantité des échanges gazeux.
Par échange gazeux, il faut entendre, l’émission de gaz à effet de serre produite par l’homme dans l’atmosphère et la forêt qui séquestre le gaz à effet de serre.
Il est question ici de quantifier le stock de carbone contenu dans les forêts de la RDC qui représente à elles seules 52% des forêts de forêts du bassin du Congo. La forêt du bassin du Congo comprend le Cameroun, le Gabon, le cap vert, la RCA et les deux Congo.
Selon la convention cadre des nations unies sur le changement climatique, cette superficie forestière de la RDC pourrait contenir entre 223 à 398 milliards de dollars par an grâce au stockage de carbone.
Et comme le protocole de Kyoto de 1997 a mis en place le fonds vert. Il s’agit du fonds que les pays industrialisés acceptent de mettre à la disposition des pays qui ont gardé leurs forêts. D’où la naissance de marché carbone avec le principe pollueurs-payeurs.
Ce qui fait que les données issues de la tour à flux sur les quantités réelles de carbone contenus dans les forêts de la RDC permettront au pays de constituer des projets à soumettre à ce marché. Surtout que la tour à flux de Yangambi vient d’être reconnue parmi les 145 tours du monde. Donc les données issues de cette tour sont desormais opposables à toutes les parties.
Parlant de l’origine de vague de chaleur vécue ces derniers jours, le directeur provincial de l’Inera Yangambi, le chef de travaux Dieu merci Assumani l’attribue à deux facteurs principaux.
1. Aux deux tiers de rayonnement qui provient du soleil et qui pénètrent dans la terre.
2. Les activités anthropiques de l’homme. Il s’agit ici des activités de l’homme liées à l’agriculture surbrulis, la déforestation, l’urbanisation à travers la montée de la démographie…Ces activités humaines dégagent des énergies et ces énergies donnent de la chaleur.
Pour le directeur de l’Inera Yangambi, la tour à flux n’a aucun rapport avec la vague de chaleur observée ces jours.
Il s’agit plutôt d’une fausse campagne contre cette tour dont un de ces instigateurs est déjà aux arrêts.
Laurent Kangisa.