Nomination première ministre: Le professeur Alphonse Maindo plaide pour une véritable politique d’égalité et de genre.

Laurent Kangisa Par Laurent Kangisa 295 Views

Au moment où plusieurs personnes et organisations félicitent Judith Suminwa Tuluka pour sa nomination au poste de premier ministre et le chef de l’Etat pour sa masculinité positive, le professeur Alphonse Maindo plaide par contre, pour une véritable politique d’égalité de genre.
Dans ses réflexions sur cette question, en sa qualité de citoyen intellectuel libre d’esprit, comme il se nomme lui-même, il plaide pour une véritable politique d’égalité de genre.
L’acte posé par le chef de l’Etat est considéré par ce scientifique comme une instrumentalisation de la femme.
J’aurais pu également exulter comme bon nombre d’entre nous, mais je ne vois pas, en toute lucidité et objectivité, de raison de le faire. Et pour une triple raison, déclare le professeur Alphonse Maindo.
Premièrement, le citoyen intellectuel libre d’esprit pense qu’à travers cette nomination, le chef de l’Etat n’a fait que respecté une des dispositions de la loi fondamentale de notre pays car la constitution impose la parité homme et femme dans les institutions publiques.
Le malheur est que les institutions publiques affichent un déficit criant en la matière, sans parler des partis politiques.
Le gouvernement dont est issue la première ministre et son parti politique constituent des preuves patentes fait savoir le prof Alphonse Maindo.
La 2e raison, c’est une question que se pose le prof sur la place des femmes dans les institutions, dans la société Congolaise d’aujourd’hui au delà des nominations qu’il qualifient de cosmétiques et des effets d’annonces politiciens qui flattent les égos, y compris des femmes et des féministes, au delà des chiffres. Une autre question question que se pose le professeur, c’est la qualité de la participation des femmes dans les affaires publiques quand on sait que bon nombre d’entre elles sont assignées à jouer les figurantes, voire à servir de marchepieds et de faire valoir. Et de poursuivre avec regret, de quel nom d’animal ou d’insecte ne les affuble -t-on pas? S’interroge le citoyen intellectuel libre d’esprit.
Et de déplorer la façon dont Jeanine Mabunda fut defenestrée de la présidence de l’Assemblée nationale.
On ne décrète pas l’égalité de genre, pour être un vrai champion de la masculinité positive, il faut une vraie politique volontariste portée par une vision et un leadership claire, mais aussi alimenter par des mécanismes d’incitations sélectives et des sanctions, conclue Alphonse Maindo.
Dans sa troisième et dernière raison, ce choix de la femme obéit ontologiquement à la logique séculaire prévalant au Congo depuis sa fondation, celle de laisser les plus hautes affaires étatiques entre les mains des personnes faibles et plus malléables.
Pour le professeur Alphonse Maindo, citoyen intellectuel libre d’esprit, il est clair que cette nomination d’une femme au sommet d’un gouvernement, quels que soient son parcours, ses mérites et compétences personnels, est foncièrement une instrumentalisation politicienne de la femme contre les prétentions boulimiques du pouvoir des mâles en RDC, en faisant en même temps un vilain clin d’œil aux militants de droits de la femme.
Le prof Alphonse Maindo n’en veut pas aux nombreux militantes et militants de droits de femmes qui croient à l’image présentant le président de la République comme leader de la masculinité positive.
Ils sont tombés dans le piège d’un maître manipulateur qui a tout réussi jusqu’ici sauf son règne foireux, qui a rendu la majorité populaire aigrie et haineuse, déclare-t-il.
Le citoyen intellectuel libre d’esprit rappelle au chef de l’Etat que l’heure n’est plus à l’epidermisme politicien de mauvais Aloïs, mais à l’action publique efficace, donc à des résultats concrets, fruit d’un travail politique en profondeur.
L’heure est à la responsabilité et à la conviction et non plus aux jérémiades et au syndrome d’Adam et Eve dans un système politique corbillard.
Le syndrome d’Adam qui consiste à attribuer la cause de nos fautes, nos transgressions et malheur à l’autre. L’enfer c’est les autres.
Il faut une vision politique, un leadership de transformation qui porte une authentique politique d’égalité de genre, propose le professeur Alphonse Maindo en sa qualité d’enseignant de sciences politiques à l’université de Kisangani.
Apprenons de nos erreurs du passé et de nos voisins fait remarquer, ce citoyen intellectuel libre d’esprit.
Le Rwanda est l’un des pays affichant le taux le plus élevé des femmes dans les affaires publiques, rivalisant même avec les pays Scandinaves, dépassant de loin la France et la Belgique.
Mais au delà des statistiques, quelle est la situation effective des femmes, de leurs droits dans ce pays, sans parler de droits humains tout court, s’interroge cet enseignant des sciences politiques.
Et de répondre, c’est la nature du régime politique et du système politique qui est partout en cause ou à l’honneur.
Et de poursuivre, dans un pays répressif et phallicratique, quoi qu’il advienne des femmes, leurs droits et leur situation demeurent bafoués, incertains et ignorés.
Alors que, les régimes pluralistes et ouverts offrent de réelles opportunités d’égalité de genre et d’inclusion sociale, d’épanouissement de soi en créant les conditions favorables.
Enfin de compte, le citoyen intellectuel libre d’esprit, prend acte de la nomination de la première ministre et appelle à une vraie politique d’égalité de genre et à la justice transitionnelle pour mettre fin à l’impunité des violences basées sur le genre qui font d’immense ravages, surtout dans la partie orientale du pays,menaçant selon lui, la capacité reproductive de la nation.
Laurent Kangisa.

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