Colloque international de Kisangani: 50 variétés des langues Bantu identifiées dans l’espace grande Orientale et le Maniema.

Laurent Kangisa Par Laurent Kangisa 1.3k Views

La ville de Kisangani abrite depuis le lundi 17 juin 2024 un colloque international en sciences humaines et sociales. Cette messe scientifique réunit les chercheurs venus de l’Europe, des États-Unis et de l’Afrique. Il se tient à l’amphithéâtre de l’université de Kisangani.
Les conférences principales se font chaque matin à l’amphithéâtre et sont ouvertes au public, tandis que les travaux d’atelier se poursuivent dans la salle Monaco. Ces travaux sont exclusivement réservés aux participants.
Le colloque porte sur le thème, espaces sociaux, langues et matérialités dans l’histoire du bassin Congolais septentrional.
Il s’agit de présenter et de discuter des résultats des études menées sur les rôles des voies fluviales sur les expansions Bantus plurielles vers l’est du bassin du Congo.
Une étude réalisée par le projet Bantu Rivers. Etude menée par les chercheurs de l’Université libre de Bruxelles et de l’université de Kisangani dans l’espace grande Orientale et maniema.
C’est une équipe de linguistes, des archéologues et des anthropologues qui l’a réalisé.
Deux questions principales ont guidé les études de ces chercheurs. Il s’agit:
1. Qui est venu d’où, quand et qu’est ce qui s’est passé après ?
2. Comment son-ils arrivés dans le bassin Congolais septentrional et pourquoi ils s’y sont installés?
A partir de ces questions, les linguistes ont réussi à faire une nouvelle classification des langues Bantu. Ils ont réussi à identifier:
– 50 variétés de langue Bantu
– 3 langues Soudaniques centrales
– 1 langue ubangienne.
Cette classification démontre par exemple que, la langue Enya de Kisangani fait partie du groupe Lega donc affiliée aux langues Lega et Nyanga alors que le Enya de Kasongo fait partie de la langue Luba.
Les Lengola sont affiliés aux Budu et Nyali. Le Nyali étant une langue parlée plus à l’Est de la RDC.
Ce groupe est affilié aux langues comme le Lokele , les Soo et le Topoke, un groupe qui s’est divergé des autres langues Bantu.
Cette étude de classification de langue peut amener à découvrir des protocommunautés des locuteurs, identifier le pays d’origine et les routes de l’immigration.
Avec l’approche mot-chose, on peut identifier le mode de vie et étudier comment et pourquoi ces peuples Bantu se sont installes dans un endroit précis.
La prochaine étape de l’étude va porter sur la route de l’immigration.
Il sera question de la reconstruction de la vie au bord des rivières en se basant sur les techniques de pêche.
Il faut dire que les forêts bassin du bassin comprennent le Cameroun, la Guinée Équatoriale, la Centrafrique, le Gabon, le Congo Brazzaville et la RDC pour une superficie de 228.000.000 d’hectares.
Plus de 400 espèces de mammifères, 1000 espèces d’oiseaux, 700 especes de poisson et 10.000 espèces de plantes y vivent.
Ces forêts du bassin du Congo donne l’abris à plus de 78.000.000 de personnes.
Ce colloque va fermer ses portes ce vendredi 21 juin 2024.
Laurent Kangisa.

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