Bas-Uélé : des journalistes et leaders des organisations des jeunes et femmes formés pour des élections apaisées Une douzaine des journalistes de la province du Bas-Uélé viennent d’être formé en technique de couverture professionnelle d’un processus électoral.

Laurent Kangisa Par Laurent Kangisa 133 Views

C’est au terme d’une formation organisée par l’ONG MEPAD (médias pour la paix et la démocratie) du 14 au 19 décembre 2023 au couvent des sœurs de la congrégation servante de Marie dans la ville de Buta. Ces journalistes sont venus Radios communautaires implantées dans les territoires d’Ango, de Bambesa et ceux de la radio publique et des radios privées émettant au chef-lieu de cette province.
Cette formation animée par Ernest MUKULI, président de MEPAD et ADJA Rodrigue du CSAC, conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, coordination provinciale du Bas Uélé, est de deux ordres. D’abord, les notions sur l’amélioration de la communication d’une organisation à la fois interne et externe. En insistant sur les principaux outils de la communication interne, une bonne partie de cette matière, toute nouvelles pour l’assistance, a portée sur la communication externe. Notamment comment intervenir en public et comment participer aux débats et interviews médiatiques. Face à la confusion entretenue, les orateurs ont éclairé les participants sur les caractéristiques et différence entre communication et information.

Le second et grand volet de cette formation concerne les exigences déontologiques du journalisme avec une particularité sur l’origine, la véracité et l’exactitude ainsi que l’indépendance et la probité de l’information en période électorale pour toutes démarches journalistiques. Une attention particulière était accordée aux différents rôles des medias pour une bonne couverture électorale. Avec un détaillé exhaustifs de la typologie des sources d’information en matière électorale. Comment organisé une rédaction en période électorale, la couverture d’un meeting politique, le traitement du discours électoral, comment et pourquoi utiliser les réseaux sociaux pendant la période électorale et l’organisation d’un débat électoral radiophonique.
Les réactions des participants sont toutes particulières. MAZALE Jules président de la commission paroissiale des jeunes catholiques de la paroisse cathédrale de Buta, “Chaque fois qu’on invitait un journaliste pour venir prendre les informations que nous détenons sur ce qui ne marche pas dans nos milieux, il nous exigeait l’argent pour leurs transports. Nous venons d’apprendre pour la 1ère fois que la loi sur la presse interdit cette pratique. C’est pour cette raison que nous sommes restés pendant longtemps en crise de confiance avec les journalistes”. Nous découvrons en quoi l’argent nous empêchait de jouir de nos droits d’informer et d’être informé à travers la radio surtout en ce moment tout particulier des élections auquel les jeunes catholiques sont hyper sollicités par les politiques, poursuit-il..
Pour sa part, MONGANENDONO TABOA, président de l’association pour la protection et de développement de la personne vivant avec albinisme APRODEPA en sigle, et coordonnateur du noyau des associations des personnes vivant avec handicapes dans la province du Bas-Uélé déclare que les techniques apprises vont les aide à mieux se faire connaître. « Nous faisons beaucoup de choses pour nos communautés qui restent fort malheureusement peu et mal connues. Juste parce qu’on ne savait pas qu’il existait des outils efficaces de communication externe”. Il ajoute qu’avec les riches enseignements reçus durant cette formation, je me sens capable d’aller sensibiliser les personnes vivants avec handicaps de la ville de Buta et des territoires sur l’importance de participer aux débats démocratiques.
Vœux pour les médias de paix
Dans son discours du lancement de ce projet, le ministre provincial de la communication et médias, Urcil LELO a félicité l’Ong MEPAD pour cette formation et a salué l’appui financier de l’Ong américaine IRI (International Republican Institut) à ce projet qui répond à l’une des préoccupations du gouvernement de la province du Bas-Uélé, celle du désenclavement médiatique de cette province. Il  reconnait « l’insuffisance d’appropriation du processus électoral de la part surtout des jeunes et des femmes qui participaient timidement aux étapes déjà franchies afin de faire élire les candidats de leur choix ». Le professeur Urcil LELE Di Makungu, décriait la « montée en puissance des discours de haine, des discours tribaux et raciaux de nature à perturber la paix, la stabilité et la cohésion aussi bien local que provincial dans la province du Bas-Uélé ».

De son coté, Rodrigues Adja du CSAC, a exhorté les journalistes de prendre en considération cette formation afin de mobiliser les populations à une participation citoyenne au processus électoral à travers les débats communautaires ouverts et tolérants à travers le respect de l’Etat de droit mais aussi de la neutralité de la presse. Ernest MUKULI dans son mot d’introduction a montré l’importance pour un journaliste de se former sur les meilleures manières de s’organiser et de se comporter durant les différentes etapes du processus électoral afin d’éviter de la manipulation. Selon lui, ce projet intitulé, Mieux informer, via les débats communautaires médiatisés pour le processus électoral apaisé dans le Bas-Uélé, vise à instaurer un dialogue durable entre les organisations de la société civile et les médias sur la compréhension du rôle et des règles de fonctionnement de chacun. Cela passe par l’initiation des organisations de base à une communication efficace et utile aux citoyens en période électorale en particulier. Mais aussi et surtout en rendant les journalistes professionnels pour assurer un suivi tout à fait indépendant des actions des organisations de base, des partis politiques et de la CENI, tout en évitant la confusion entre communication et information. Ils vont produire et diffuser en synergie des séquences radiophoniques et articles de presse.
Ce projet pilote, selon le ministre provincial des médias souhaite que les radios des autres territoires non ciblés puissent en bénéficier. Le gouvernement provincial du Bas-Uélé salut ce projet qui va « réellement contribuer à l’éclosion des médias de paix, de développement qui doivent jouer leurs rôles de construction de paix durable en cette période des élections mais également pour l’attractivité des investissements ». « Nous ne voulons pas que la paix ne se limite qu’aux questions des élections, mais que cette paix touche les questions de développement dans notre jeune province qui regorge des potentialités énormes », souhaite le ministre Urcil LELO.

Rachel MBUYI/Canal TOMBWA

 

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